Orchestrée par Madeleine Roux et Romain Bernard Borel, designers strategists chez EY Fabernovel, cette initiative explore les nouvelles frontières de l'IA générative dans le cadre professionnel.
Déjà insufflée dans notre quotidien sous la forme d'assistants discrets pour nos notes de réunions ou la rédaction de nos mails, l’IA générative s’infiltre progressivement dans nos vies professionnelles, mais imaginons un pas de plus : une ère où chaque interaction entre collègues serait soutenue par une intelligence artificielle scrutant avec nous chaque mot la pertinence professionnelle de nos réponses, évaluant la bonne transmission de nos idées, décodant les émotions cachées dans les réponses reçues, ou nous aidant à apaiser les tensions avant qu'elles ne s'enflamment... et quelles seraient les réactions de leurs utilisateurs, qu'ils soient les destinataires ou les expéditeurs des messages ?
Notre curiosité de designers est piquée au vif par le potentiel de ces technologies à remodeler nos interactions sociales et nos méthodes de communication. Cette expérimentation à grande échelle est une fenêtre ouverte sur les futurs possibles. Elle nous permet de nous forger des convictions pour concevoir avec justesse des services qui intégreront, ou non, de l’IA générative.
Un immense merci à Manon D’Ercole pour ses conseils avisés tout au long de cette exploration et à Ugo Arzur et Mathieu Valloire, les alchimistes du code derrière les commandes slack de marcel.
Comment avons nous créé marcel ?
n°1 plongeon dans l’exploration
Notre parcours a démarré par un regard générale sur l’IA générative : décortiquer ses rouages technique, explorer les outils de création de contenu, évaluer ses impacts sur divers secteurs (éducation, santé, législation, gouvernance, futur du web...), cartographier son influence et ses défis au regard des problématiques contemporaines.
n°2 éclosion des micro-fictions
Inspirés par les signaux faibles décelés, nous nous sommes lancés dans une série de créations de micro-fictions. Chacun dans son coin, nous avons tissé des récits qui éclairaient les contours futuristes de l'IA générative, jouant sur les cordes sensibles des impacts possibles, tant en bien qu'en mal.
n°3 élaboration de la fiction
Parmi nos ébauches, une histoire s'est détachée du lot, emplie de potentiel et semblant inexplorée. Éloignée des sentiers battus des débats sur les données personnelles ou la discrimination, cette trame a attiré notre attention. Avec l'assistance de ChatGPT, version 3.5 à l'époque, nous avons donné corps à cette fiction. En naviguant à travers cette collaboration avec l'IA, nous avons exploré les nouvelles formes que pourrait prendre notre communication textuelle, découvrant en chemin les richesses et les limites de notre complice technologique.
n°4 un pas de recul
Malgré un départ prometteur, notre dialogue avec ChatGPT commençait à tourner en boucle. Les réponses de l'IA, d'abord éclairées, glissaient vers la répétition et effleuraient à peine la surface de nos interrogations. Intrigués par des créations lexicales inattendues, comme la "désinformation émotionnelle", nous avons choisi de mettre en pause notre collaboration avec ChatGPT. C'était le moment de raviver notre créativité : un brainstorming énergique et des conversations ciblées ont relancé la machine à idées, nous permettant d'explorer plus profondément nos scénarios futuristes.
n°5 création de cas d’usage
Nous avons ensuite imaginé les différentes fonctionnalités de notre agent conversationnel. Nous avons réfléchi à des utilisations diverses, du cadre professionnel au cadre personnel, adaptées à différentes personnalités, en solo ou en groupe. Pour cristalliser ces idées, nous avons esquissé des maquettes d’interfaces utilisateur. Ces prototypes ont été nos fenêtres vers des situations concrètes, révélant de nouveaux impacts et façonnant l'avenir de notre communication.
n°6 construction et expérimentation
Armés de nos premières intuitions sur l'impact de l'outil, nous avons lancé un test taille réelle et en conditions réelles. Priorisant les environnements professionnels, nous avons peaufiné les fonctionnalités de notre outil conversationnel, nommé "marcel". Collaborant étroitement avec nos équipes de développement, nous avons intégré ces fonctions pour qu'elles soient aisément accessibles aux équipes d'EY Fabernovel via des commandes Slack. Pour chaque fonctionnalité, un prompt dédié a été créé, et nos développeurs ont œuvré à l'implémentation via une API.
n°7 projection dans le futur
Quelle serait la prochaine évolution de marcel ? Avec cette question en tête, nous avons conçu des maquettes détaillant les trois commandes principales de marcel comme s’il était complètement intégré à Slack. Ce fut un exercice de vision et d'anticipation, esquissant les contours d'un futur où marcel serait une partie intégrante de cette plateforme, intermédiant chaque interaction avec une intelligence artificielle.
En contemplant l'avenir de Marcel au-delà des frontières de Slack, nous nous interrogeons sur son potentiel d'influence dans les interactions quotidiennes. Comment un équivalent pourrait transformer les échanges avec les syndicats pour faciliter la remontée des problèmes ? Dans les arènes politiques, pourrait-il servir de bouclier contre les fausses vérités, favorisant un débat plus éclairé ? Nous avons envisagé son rôle dans la revitalisation du dialogue social, offrant une plateforme où chaque voix pourrait être entendue avant la prise de décisions politiques. Ces perspectives ouvrent la voie et autant de questions à l’utilisation d’agents conversationnels comme outil démocratique, capable d'intégrer et de respecter les diverses opinions au sein des discussions cruciales.
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